Et s'il ne restait qu'un seul député du Modem, ce pourrait bien être Jean Lassalle. Certes, la partie n'est pas gagnée pour l'élu sortant de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, compagnon de route et voisin de Bayrou. Mais avec Jean Lassalle, 57 ans, rien n'est impossible.
Ce fils de rugbyman, petit-fils de berger, fut à 21 ans l'un des plus jeunes maires de France, élu dans son village de Lourdios-Ichères, en vallée d'Aspe. Député depuis 2002, il s'attira les foudres de Jean-Louis Debré en entonnant Se Canto, hymne pyrénéen, en plein Hémicycle pour obtenir le maintien d'une gendarmerie près du tunnel du Somport. En mars 2006, il fit dans la salle des quatre colonnes une grève de la faim pour empêcher la délocalisation d'une usine de sa vallée, filiale d'un groupe japonais.
Même si François Hollande a obtenu 29,47% des voix au premier tour de la présidentielle (59,7% au second), Nicolas Sarkozy 21,13%, et le représentant du Modem seulement 17,81% dans sa circonscription, le candidat socialiste François Maïtia (59 ans), vice-président du conseil régional d’Aquitaine, et l’UMP Marc Oxibar (34 ans) n’ont pas la popularité du député sortant.
Dimanche, Jean Lassalle, malgré les sondages défavorables au président du Modem, a volé au secours de son ami. «Au-delà de la personnalité de François Bayrou, il y a les idées dont il est porteur et, à mon avis, ça va poser un cas de conscience pour les électeurs», a-t-il réagi, se disant «optimiste»<