Entre deux urnes, nourrir ces six longues semaines séparant les deux élections d'un président et d'une assemblée législative… Comme sur un tapis volant entre deux vents, comme un sac de plastique entre deux eaux, tenir le cap symbolique et serrer au plus près les annonces et les courants. Le «style», résolument déontologique, à pied, en voiture et en TGV, pour le bonheur des télés et des paparazzi - séquence feux rouges, gardes du corps, parité gouvernementale et vêture de Mme Trierweiler; en avion aussi jusqu'à Washington en passant par Berlin pour le diplo people avec du lourd à la clé - l'Europe, l'euro, l'Otan tout ça - encore sérieusement occulté par les cravates de messieurs les présidents et les tea parties de mesdames les premières ladies ; puis, lancement officiel de la campagne législative oblige, l'entrée dans le dur, crescendo moderato : mardi, aimable présommet social et causerie sans excessif chichi sur le plateau du 20 heures de France 2.
François Hollande fit tout ça gracieusement, dans un flou qui est sa marque, mais un flou artistique qui relève de son talent et sur quoi tout glisse, du montant de l'augmentation, dit «coup de pouce», du Smic jusqu'aux vigoureuses injonctions d'intervenir en Syrie de Bernard-Henri Lévy retour de Cannes et qui semble ne pas avoir encore bien compris que Sarkozy avait dégagé. Et la droite non plus ne comprend pas, ou fait semblant de ne pas comprendre, qui, volaille sans tête, pou