Il était de bon ton de dénoncer, à gauche notamment, l’inversion du calendrier des élections législatives en 2002 comme en 2007. Cette réforme, voulue par Lionel Jospin, alors Premier ministre, s’imposait pourtant de manière évidente à l’époque comme elle apparaît nouvelle aujourd’hui.
Les Français avaient décidé par référendum, le 24 septembre 2000, d'élire le président de la République pour cinq ans. Nous étions nombreux à considérer que le quinquennat devait ainsi permettre au peuple souverain de choisir pour un temps plus court et donc plus adapté à la démocratie moderne la femme ou l'homme qui exercerait la responsabilité la plus haute de la République. Cette méthode permettait aussi de tirer les conséquences de la véritable naissance de la Ve République que l'on peut dater de l'année 1962 avec, autre réforme approuvée par les Français, l'élection au suffrage universel du président de la République. Celui-ci est devenu la clé de voûte des institutions, grâce à la légitimité sans partage qu'il tient de cette élection, mais aussi grâce au fait majoritaire qui lui permet de bénéficier en temps normal d'une majorité lui garantissant la possibilité de mener à bien les réformes pour lesquelles il a été élu.
Dès lors, il est indéniable que l’élection du président de la République est l’acte fondamental de la vie politique française. La majorité législative envoyée par les Français pour les représenter doit être élue en pratique sur les orientations et les propositions