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Libération
Reportage

Pas-de-Calais : «Contre l’austérité et le fascisme»

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Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche organisaient hier une marche anti-FN.
Marche anti-FN du Front de gauche dans le Pas-de-Calais, le 3 juin 2012. Photo avec (Cédric Dhalluin. Fédéphoto)
publié le 3 juin 2012 à 22h06

«C'est le deuxième Georges Marchais, dit José, 62 ans, communiste depuis trente-huit ans. Il a la même gueule quand il parle, le même tempérament. Dans les interviews, c'est du tac au tac.» José, ouvrier retraité, est venu en voisin de Harnes (Pas-de-Calais) avec sa femme, ancienne ouvrière aussi. Ils sont près de 3 000 selon la police, 6 000 selon les organisateurs, entre le quartier du Dahomey, ancien coron de Montigny-en-Gohelle, et les «grands bureaux» de l'ancienne compagnie minière de Billy-Montigny, à marcher derrière Jean-Luc Mélenchon, candidat dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, contre Marine Le Pen. L'idée : marcher «contre l'austérité et le fascisme» en hommage à la communiste Emilienne Mopty, qui a mené des marches de femmes pendant la grande grève des mineurs de 1941.

Cannabis. Un prof de philo distribue des bonbons et des fraises aux gens à leur porte. Les sans-papiers de Lille chantent une carmagnole à la darbouka. Les pancartes : «On est fâché, pas facho», «Economie, politique : merde à l'or». Serge, de Wattrelos, homme d'entretien dans un lycée, vote socialiste, mais il est venu avec un drapeau rouge fait de chiffons, et d'une feuille de cannabis en plastique. «Mon père votait communiste, pas moi, mais je l'ai toujours respecté, il disait que c'est grâce aux Russes qu'on a gagné la guerre.» Sur Le Pen : «10 millions d'immigrés dehors, ça va changer quoi ?