La première fois, on l'a croisée dans une mauvaise brasserie de gare, en plein tourbillon de campagne présidentielle. Elle partait rejoindre «Jean-Luc» pour un meeting à Clermont-Ferrand. Cette fois, c'est elle qui mène campagne, pour une place à l'Assemblée sous les couleurs du Front de gauche. Le vert du drapeau rouge, c'est elle. De l'écolo-pastèque pur jus : verte à l'extérieur et rouge à l'intérieur.
Corinne Morel-Darleux se présente dans la Drôme, département le plus bio de France, où 5% des gens touchent le RSA. Royaume du vivre simple et local, la Drôme est un nirvana pour écolos tout en montagnes rafraîchissantes et en champs de lavande. A Die, la sous-préfecture du coin, Jean-Luc Mélenchon (23%) est arrivé juste derrière François Hollande (26,6%). On pourrait croire que c'est gagné, sauf que la circonscription vote plutôt à droite. On retrouve une candidate apaisée, désaltérée au jus de poire (bio, bien sûr), entre une visite chez des apiculteurs et un meeting concert à la salle des fêtes. Le panama vissé sur un regard noisette, la candidate veut y croire. «Il nous manque 4 000 voix pour dépasser le candidat PS, assez invisible, ce qui n'est pas impossible», analyse cette fumeuse invétérée qui sillonne sa circo depuis six mois à bord d'une Hyundai rouge. Elle adorerait affronter l'huile locale de l'UMP, Hervé Mariton, maire de Crest. Il est son négatif, dit-elle : «Libéral, atlantiste, homophobe, catho réac, Avec de tels ennemis polit