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Libération
Reportage

Sur le marché, à Toulouse, «personne ne les lit, ces tracts»

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Législatives J-5. Législatives J-5. Dans un quartier ouvrier de Tourcoing ou sur le marché Saint-Cyprien à Toulouse, le désintérêt pour la campagne et pour l’issue du scrutin domine.
publié le 4 juin 2012 à 22h36

Asa cliente : «545 grammes. Je vous les laisse ?» A son interlocuteur, en même temps : «On ne comprendrait pas s'ils n'étaient pas là…» Ceux dont l'absence ne serait pas comprise, ce sont les militants distributeurs de tracts du marché couvert Saint-Cyprien à Toulouse. Tout à la pesée de son steak haché, le moins ventru des bouchers de ce marché n'est pas le plus avare de commentaires sur la fréquentation politique du lieu aux heures de campagne électorale : «Personne ne les lit, ces papiers. Les clients me les laissent parfois pour s'en débarrasser.» Il tend un tract du Parti ouvrier indépendant : «Je l'ai gardé celui-là, c'est le plus rigolo.»

«Ennuyeuses». Sa cliente opine du chef quand le commerçant poursuit : «L'autre jour, il y avait là le président de la région [Martin Malvy, PS, ndlr], le président du conseil général [Pierre Izard, PS] et même le maire de Toulouse [Pierre Cohen, PS]. Ça ne fait de mal à personne de savoir qu'ils existent vraiment et pas que sur des bulletins de vote.» Le boucher dit ressentir «moins d'intérêt pour ces législatives» qu'il n'y en a eu pour la présidentielle. Il se ravise : «Je dis peut-être ça parce que je l'ai entendu à la radio. En fait, je n'ai rien pour peser ce genre de chose.» Dans la même phrase, une autre cliente explique que chaque campagne électorale est «toujours considérée comme plus ennuyeuse que les précédentes». Elle hausse les épaule