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Libération

Les enjeux des élections législatives des 10 et 17 juin

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publié le 6 juin 2012 à 19h06

La campagne des élections législatives aura été aussi discrète et presque secrète que la campagne présidentielle fut rugueuse et même tumultueuse. On pourrait croire qu’il s’agit davantage de 577 élections partielles que d’une élection nationale. Aucun débat, aucun duel à la télévision en prime-time sur une des grandes chaînes. Il eut été pourtant légitime de mettre par exemple face à face Martine Aubry, première secrétaire du PS, et Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, voire de les opposer qui à Marine Le Pen, qui à Jean-Luc Mélenchon. Rien de tel ne s’est produit.

La campagne s’est déroulée en catimini, à l’échelle locale. Certaines raisons de cet effacement sont connues : le choix des Français se faisant au moment de l’élection présidentielle, les élections législatives qui la suivent de près ressemblent à une confirmation. Tout politiquement instables qu’ils soient, les citoyens ne se sont jusqu’ici jamais contredits à quelques semaines d’intervalle. Par ailleurs, le poids écrasant de la crise européenne et de la crise spécifique française ne porte pas à l’insouciance et à la frivolité. De plus, après une campagne présidentielle longue et âpre, les électeurs sont tentés de rentrer sous leurs tentes. A quoi il faut ajouter la situation des deux principales forces : la droite parlementaire a perdu son chef naturel avec la courte défaite de Nicolas Sarkozy. François Fillon, Jean-François Copé ou Alain Juppé peuvent certes prendre le relais mais le choix ne se fer