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Libération
Reportage

A Perpignan, le Front bien garni

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Dans sa circonscription pyrénéenne, Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen, n’a aucun mal à caresser l’électorat dans le sens du poil. Il y affronte le sortant Daniel Mach, UMP et membre de la Droite populaire.
Louis Aliot, dans le quartier du Moulin à vent, à Perpignan le 6 juin 2012. (Photo David Richard. Transit pour Libération)
publié le 7 juin 2012 à 22h16

Assis sur la bordure d’un trottoir, Louis Aliot discute à la bonne franquette. Ce mercredi matin, le numéro 2 du Front national et compagnon de Marine Le Pen - l’homme se pique d’avoir théorisé le concept de

«dédiabolisation»

du parti d’extrême droite - est en campagne dans le quartier du Moulin à vent, à Perpignan. Du velours… Agés pour la plupart, les habitants de cette impeccable cité construite en 1962 sont essentiellement pieds-noirs ou descendants de ces fameux Français rapatriés d’Algérie. Ici, on est content de voir

«Louis»

le débonnaire qui écoute sans ciller ce genre de propos, tenus par une trentenaire employée municipale et tatouée :

«Il faut nous les foutre dehors de la France. Quand je les vois avec le RSA qui me mangent mon argent…»

L’œil mouillé, un petit sourire en coin, le tenant de la nouvelle ligne «modérée» du FN acquiesce. Et en rajoute :

«Il faut voir aussi le défilé de drapeaux algériens le samedi dans Perpignan quand il y a du foot ou des mariages…»

Chemisette. Mohamed Bellebou, son ami «fils de harki» qui l'accompagne dans sa tournée électorale dans cette première circonscription des Pyrénées-Orientales où Marine Le Pen a obtenu 23,6% au premier tour de la présidentielle, voit en Louis Aliot «un humaniste». A 42 ans, implanté à Perpignan depuis 2002, avec la ferme intention de réussir une OPA sur la ville lors des municipales de 2014, le vice-président du FN chargé du projet n'a rien d'u