Attrapé l'autre jour sur France Inter lors d'un bref entretien que Pascale Clark, peu avant 8 heures, faisait subir à François Delapierre, ex-directeur de la campagne présidentielle de Mélenchon et candidat du Front de gauche à la députation, ceci : «C'est une obsession, pour le Front de gauche, et plus particulièrement pour Jean-Luc Mélenchon, cette Marine Le Pen ?» L'étrange question… Même en faisant la part de la façon volontiers rentre-dedans dont, «style» ou signature, use la journaliste, ce terme d'«obsession» heurta. Me heurta, oui, si vous voulez… Mais pas que moi.
C'est que, outre ses connotations vaguement sexuelles, le mot faisait à la fois écho et synthèse du discours le mieux partagé du monde, tant chez les commentateurs de la chose politique que chez nombre de ses acteurs - et pas des moindres. On se souvient notamment de ce «match des populismes» qui, mariant les deux fronts à la une du Monde (voir No Smoking du 10 février), avait bientôt agrégé à peu près tout ce qui fait profession d'observer et de penser la démocratie électorale. On avait cru, il est vrai un peu naïvement, que la sanction des urnes présidentielles mettrait un terme à cette doxa inepte, et que les 18% de la Le Pen inciteraient enfin chacun, à gauche, sinon à s'en «obséder», du moins à s'en préoccuper un peu plus qu'il n'avait été fait jusque-là. L'entrée en lice législative de Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont établit que non.
Ce que suscita de gl