Elle l'assume. Nathalie Betegnies est une parachutée dans cette 20e circonscription du Nord où le Front national a cartonné à la présidentielle avec 28%. «Il faut bien commencer à s'implanter quelque part», dit-elle. Elle a à peu près l'âge de Marine Le Pen et, comme elle, le look lisse et souriant. «Les gens sont contents d'avoir quelqu'un d'agréable à regarder, même si on ne m'a pas choisie pour ça.» On a choisi cette Parisienne, assistante juridique au siège du FN à Nanterre, car elle a l'expérience des campagnes et sait «écouter les gens».
Elle a candidaté à «toutes les élections possibles» dans l'Aisne depuis quinze ans et a été conseillère régionale en 2004. Son grand-père, ouvrier métallurgiste dans le Nord, près de Cambrai, «votait à gauche, de bonne foi». Son père, grossiste en articles de chasse et pêche, à droite. Son fils de 22 ans, couvreur «en CDD», vote Le Pen. Et elle, ex-chef d'entreprise dans le matériel médical, vote Le Pen depuis qu'elle vote, après un bac compta.
«Je n'ai pas fait HEC ni l'ENA, les gens veulent du concret, qu'on soit comme eux.» Elle ajoute que le discours du FN a «un côté très social». Il ne l'a pas toujours été. «On évolue avec ce qui se passe. Il faut s'adapter aux attentes, le besoin est tellement criant pour les Français.» Elle a trouvé la circonscription «très pauvre, les gens délaissés». Elle promet que, si elle gagne, «ce qui se