Bien sûr, il faudra observer dimanche, à l’issue du premier tour des législatives, le rapport gauche-droite. François Hollande pourra-t-il compter sur une majorité absolue ou devra-t-il composer avec une opposition de gauche vivace, avec Mélenchon sur les mollets ? Et à droite ? De quoi et avec qui sera fait l’avenir ? L’UMP sera-t-elle ratiboisée, avec une sanglante guerre des chefs en perspective, ou au contraire suffisamment solide pour tourner rapidement la page Sarkozy ? Et les Verts, combien d’élus ? Et le Modem, ou plutôt Bayrou, mais n’est-ce pas la même chose, toujours vivant ? Ces questions auront dimanche des débuts de réponses. Elles esquisseront les contours du quinquennat qui s’ouvre.
Mais l’essentiel, le plus grave, le plus déterminant pour les quinze ans à venir, sera la performance de ces candidats inconnus décidés à donner un visage local à la très mauvaise surprise du premier tour de la présidentielle : le score de Marine Le Pen. Très peu, sans doute, entreront à l’Assemblée nationale. Il faudra pourtant observer leurs scores à la loupe. Ces territoires périurbains, ces Bretagne jusqu’ici étanches à la tentation extrémiste, cette classe moyenne plus inquiète que jamais sur l’avenir de ses enfants, donneront-ils à Le Pen le socle dont elle rêve pour continuer son ascension ? A court terme, la question va empoisonner la droite. Mais c’est à la gauche d’inventer les solutions économiques, sociales, publiques, scolaires, territoriales, pour contenir d’ici 2017