Ala voir faire encore campagne dans un quartier métissé et populaire de La Rochelle, on se demande si c'est la politique qui porte Ségolène Royal. Ou l'inverse. 10 heures : sur le marché de Villeneuve-les-Salines, les sourires sont chaleureux et les fraises écarlates. «Je fais une campagne de présence, les gens savent à quelle heure je suis arrivée et repartie. Le secret, c'est d'être là», dit-elle.
Mais son regard souvent est las et ailleurs. L'ex-candidate à la présidentielle se ranime en un quart de seconde devant la caméra de la télé charentaise. Ou lors des petites réunions qu'elle enchaîne depuis trois semaines, comme la veille à la salle des fêtes de Saint-Xandre devant 200 militants et élus municipaux. En pro, la présidente de Poitou-Charentes leur vend une déclinaison de son «excellence environnementale». Et fait miroiter sa proximité avec le pouvoir pour que leur circonscription soit à «l'avant-garde du changement».
Nid de frelons. Ce matin, «Ségolène» s'avive aussi au contact de ces femmes qui franchissent en nombre le seuil de sa permanence pour la saluer, l'embrasser. «C'est la plus belle femme du monde», lui déclare une dame «de son âge». «On vous voit dans les magazines. Vous êtes comme un dieu descendu», juge une autre. Après son échec à la primaire et son ralliement à François Hollande, cette législative «c'est beaucoup», convient la candidate perpétuelle. Mais c'est un passage ob