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Libération
Reportage

Le mauvais tour de François Bayrou

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2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
François Bayrou à Bizanos le 10 juin après l'annonce des résultats. (Photo Pierre Andrieu. AFP)
publié le 10 juin 2012 à 23h36

Il y a six mois, il se voyait président de la République. Hier, en allant voter, à 8 heures tapantes dans le petit bureau de Pau, il n’était plus du tout certain de rester député des Pyrénées-Atlantiques, son mandat depuis plus d’un quart de siècle. Troisième homme de la présidentielle de 2007, cinquième de celle de 2012, le président du Modem est aux abois sur ses terres, coincé dans une triangulaire qui ne lui laisse guère de chance de l’emporter. Avec 23,63% des voix, 14 points de moins qu’en 2007, François Bayrou pourrait bien s’éclipser pour longtemps de la scène nationale.

Vraisemblablement battu au second tour par une inconnue socialiste, Nathalie Chabanne, qui fait 34,90% et talonné par un candidat UMP (21,72%) tout aussi novice. Cette triangulaire est le pire cas de figure pour le président du Modem. Il en convient : «Les résultats annoncent un second tour particulièrement ardu» et «la bataille sera rude». Il explique ces «difficiles» résultats : «Une partie de mon électorat traditionnel n'a pas compris et pas accepté la décision qui a été la mienne de voter François Hollande au second tour. Ils ont été meurtris de ce choix.»

Aura perdue. Selon Jean-Jacques Ransonnette, proche militant palois, il paye cher cette «déclaration du 6 mai, considérée comme une trahison». Véritable coup de tonnerre chez les centristes, cet engagement avait déjà fait redescendre Bayrou à 19,6% dans sa circonscription. Un mois plus