«Si on pue à ce point, pourquoi venez-vous nous voir ?» Dans l'obscurité de sa permanence de Vauvert, au cœur de la 2e circonscription du Gard, l'accueil de Gilbert Collard est rugueux. La veille au soir, l'avocat lepéniste a viré en tête avec 34,57% des suffrages, devançant la socialiste Katy Guyot (32,87%) et, surtout, le député sortant (UMP), Etienne Mourrut (23,89%), membre de la Droite populaire. Il a fêté ce bon score avec ses partisans jusqu'à minuit dans un grand mas, persuadé que la victoire est à portée de bulletins. Mais le PS veut encore y croire. Martine Aubry devait se rendre aujourd'hui dans le Gard pour soutenir sa candidate, mais a finalement renoncé. C'est le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls - qui y est déjà allé la semaine dernière -, qui s'y collera vendredi.
Recomposition. Le Front national veut faire de ce territoire gardois un enjeu national, et de son candidat un symbole de sa supposée «dédiabolisation». L'UMP lui facilitera-t-elle la tâche ? Dès dimanche soir, son candidat, âgé de 72 ans, a donné des signes de fatigue. Lâché par ses électeurs, il a indiqué qu'il réfléchissait à son maintien au second tour alors qu'il en a la possibilité. Or seule une triangulaire pourrait permettre à la socialiste de l'emporter, grâce à ses réserves de voix à gauche (une petite dizaine de points). Mutique hier, l'UMP Etienne Mourrut, qui souffre des cordes vocales et assistait dans la matinée à des obsèques, dira aujo