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Libération
Chronique «éconoclaste»

Et si le déficit public français était trop faible?

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La crise et ses dégâtsdossier
Chaque lundi, l'économiste Alexandre Delaigue pose une question économique qui fâche politiquement.
publié le 11 juin 2012 à 12h59
(mis à jour le 12 juin 2012 à 15h29)

La nouvelle est passée un peu inaperçue, mais mardi dernier, l’Assemblée générale des actionnaires de France Telecom, a refusé de baisser le dividende prévu pour 2011, comme le demandaient les syndicats. Même l’Etat, actionnaire à 27%, a voté pour le maintien du dividende, au grand regret du président du syndicat CFE-CGC/Unsa, qui a qualifié cette décision de «première faute politique du nouveau quinquennat» et s’est demandé à quoi bon faire un ministère du «redressement productif» si l’Etat actionnaire préfère les dividendes versés aux actionnaires aux investissements.

Si l’on peut comprendre que l’Etat, par les temps qui courent, préfère une rentrée d’argent immédiate, le choix des dirigeants de l’entreprise est plus surprenant: pourquoi ne préfèrent-ils pas investir? On peut noter que la réticence à investir n’est pas cantonnée à France Telecom. Une étude d’Euler-Hermès indiquait il y a deux mois que malgré, pour certaines, une trésorerie record, les entreprises françaises n’avaient pas pour l’essentiel l’intention d’investir beaucoup en 2012. Ce n’est même pas un phénomène français: cette stagnation de l’investissement est présente dans toute l’Europe et aux Etats-Unis.

Les entreprises et le refus d'investir

Pourquoi cette réticence à investir? Il y a, bien entendu, l’incertitude suscitée par la conjoncture dans la zone euro en crise. C’est une raison majeure pour la période présente, mais la baisse de l’investissement en Europe n’est pas une nouveauté: elle a commencé avant la crise de 2007. Il est même possib