La gauche aurait tort de bouder son plaisir. Il y a dans les résultats de ce premier jour des législatives matière à satisfaction pour le Parti socialiste et ses alliés. Certes, comme l'a relevé François Fillon, «il n'y a pas eu de vague rose». Mais c'est l'inverse qui aurait été une vraie surprise. Quatre semaines après une élection présidentielle qui avait dessiné une France littéralement coupée en deux, il était très peu probable d'assister à un raz-de-marée de la gauche. Outre une abstention record, le principal enseignement de ce scrutin est bien la progression un peu plus forte qu'attendue du PS et de ses alliés du premier cercle, avec un score qui le place au coude à coude avec l'UMP. Si bien que la majorité absolue à l'Assemblée nationale (c'est-à-dire sans avoir besoin du soutien des écologistes et du Front de gauche) n'est pas encore certaine mais possible.
Il n'y a pourtant dans ce résultat aucune déclaration d'amour enflammée à un chef de l'Etat qui, dans la douce euphorie d'un bain de foule, s'était laissé aller à se définir comme le «Président des bisous». Il n'est même pas sûr que la «normalité» forcenée et un peu forcée du nouveau style présidentiel ait convaincu l'ensemble des Français. Et donc soit la clé de ce scrutin. En revanche, François Hollande n'a pas déçu. Ni chuté. Depuis son élection, il tient rigoureusement les engagements de sa campagne présidentielle. Il est grosso modo ce qu'il a dit qu'il serait. Et fait ce qu'il a promis. Le