Il s'appelle Philippe Kemel. La nouvelle tête d'affiche anti-Marine Le Pen, c'est lui. «Discret», «gentil», dit-on de lui. «Transparent», ajoutent les mauvaises langues. Le socialiste et aubryste Philippe Kemel fera-t-il le poids ? Cet universitaire a plusieurs handicaps. D'abord, il est inconnu hors des frontières de sa ville, Carvin (Pas-de-Calais). «On ne l'a pas vu sur le marché, on ne l'a pas vu au marché aux puces, on ne l'a pas vu à la ducasse [la fête foraine, en ch'ti, ndlr]», disaient dimanche Corinne et Jérôme, des cadres, en sortant d'un bureau de vote de Hénin-Beaumont, qui a donné 20% des voix à Philippe Kemel, et 49,5% à Marine Le Pen.
Personne ne lui conteste d’être compétent. Il enseigne l’économie logistique à Lille-III, en plus d’une activité d’expert-comptable. Il est aussi conseiller régional en charge de l’apprentissage et dirige la plateforme multimodale de Dourges (Pas-de-Calais), Delta 3, où les conteneurs arrivés par camion passent sur les voies fluviales ou ferroviaires, qui se targue d’être une des plus grandes d’Europe. Mais dans ce bassin minier habitué aux grandes gueules, on est frappé par les démonstrations abstraites et le sourire timide du candidat PS.
Autre handicap de Kemel : il a pris la mairie de Carvin à une candidate PCF, en 2001, grâce à une alliance avec des candidats divers droite, qui est restée en travers de la gorge des communistes locaux. Enfin, il se traîne une réputation de tricheur, depuis la primai