L’hypothèse d’une cohabitation semble définitivement écartée, à l’issue de ce premier tour. Les totalisations nationales (estimations TNS-Sofres) donnaient hier soir le PS à 35%, l’UMP et ses alliés à 35,3%, le FN à 13,6%, le Front de gauche à 6,5%, Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) à 5%, et le Modem à 2%. Cela devrait assurer à la gauche, voire au seul PS, une confortable majorité à l’Assemblée nationale.
Mais l’incertitude demeure sur les contours de cette majorité. Le PS peut espérer (selon les projections de TNS-Sofres) entre 285 et 320 sièges, le Front de gauche de 13 à 18 sièges, et EE-LV de 14 à 20 sièges. Dans la fourchette haute, les socialistes auraient donc la majorité absolue. Dans l’hypothèse basse, il leur suffira de l’appoint des écologistes pour passer le seuil de 289 députés. Une équation politique très favorable, mais qui reste à confirmer le 17 juin. En espérant que le second tour mobilise davantage.
Un record d’abstention
Avec 42%, l’abstention a atteint hier un niveau historique pour ce type d’élection. Elle est traditionnellement plus élevée que lors d’un scrutin présidentiel, surtout quand elle le suit de quelques semaines. Mais le record de 2007 (39,5%) est battu. Le constat que les Français ne se passionnent plus que pour deux scrutins - la présidentielle et les municipales - se confirme.
Ce haut niveau d'abstention a une conséquence directe : il accentue la bipolarisation, empêchant notamment le Front national de se maintenir en triangu