Que s'est-il passé ? Pourquoi Mélenchon a-t-il manqué son pari d'être le rempart contre le Front national dans la circonscription de Hénin-Beaumont ? «Pas assez sur le terrain», pense Abdelhak Benaissi, la trentaine, technicien en électricité et fils de mineur, qui a voté pour le leader du Front de gauche «parce qu'il est direct, parce que sa voix porte», mais assure n'avoir pas vu de militants, «sauf à la télévision», ni de tracts dans sa boîte aux lettres. A part le faux tract en pseudo-arabe qui reprenait la phrase de Mélenchon, selon laquelle «il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb». Tract que le FN, pris sur le fait en train de le distribuer, a été obligé de revendiquer. Le jeune homme assure avoir découvert après coup la présence de Guy Bedos à Hénin-Beaumont, venu soutenir Mélenchon : «S'ils m'avaient prévenu, j'y serais allé.» Il ajoute : «Si vous voyez Mélenchon, dites-lui de faire plus de terrain.»
«C'est court». Un effet «vote utile», peut-être ? Il y a eu un sondage, quelques jours avant le premier tour, qui donnait le candidat PS, Philippe Kemel, gagnant à 57% contre Marine Le Pen ; alors que dans l'hypothèse d'un face à face avec Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ne recueillait que 52% des voix. «On a manqué de temps. Quinze jours [de campagne], c'est court», pense plutôt Dominique Alavoine, le secrétaire du Parti de gauche, principale composa