Il s'appelle Philippe Kemel. La nouvelle tête d'affiche anti-Le Pen, c'est lui. Discret, gentil, dit-on de lui. «Transparent»,ajoutent les mauvaises langues. Le socialiste et aubryste est arrivé deuxième dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais au premier tour des législatives, avec 23,50% des voix, derrière Marine Le Pen (42,36%) et devant Jean-Luc Mélenchon (21,48%).
Philippe Kemel fera-t-il le poids? Il vient ce lundi de refuser de débattre avec la candidate frontiste, affirmant que les invectives et le ton employés par Marine Le Pen au soir du 1er tour ont pesé dans sa décision. Cet universitaire a plusieurs handicaps. D’abord, il est inconnu hors des frontières de sa ville.
«On ne l’a pas vu sur le marché, on ne l’a pas vu au marché aux puces, on ne l’a pas vu à la ducasse
(la fête foraine en ch’ti, ndlr)
»,
disaient dimanche Corinne et Jérôme, cadres, en sortant d’un bureau de vote d’Hénin-Beaumont qui a donné 20% des voix à Philippe Kemel, et 49,5% à Marine Le Pen.
Personne ne conteste sa compétence. Il enseigne l'économie logistique à Lille-III, en plus d’une activité d’expert comptable. Il est aussi conseiller régional en charge de l’apprentissage, et dirige la plateforme multimodale de containers de Dourges, Delta 3, qui se targue d'être une des plus grandes d’Europe.
Mouché par la frontiste
Mais dans ce bassin minier habitué aux grandes gueules, on est frappé par les démonstrations abstraites et le sourire timide du candidat socialiste, et pour tout dire, son air