Une journée dans la vie de Loubna, femme de ménage à Versailles : «Je prends le RER à 5 h 30, j'arrive là-bas à 9 heures, je travaille jusqu'à 14 heures et je rentre chez moi, à 17 h 30.» Plus de six heures de transport quotidien, en train, en bus, à pied, entre sa banlieue sud-est et celle de l'ouest pour un Smic partiel, amputé des 120 euros de son forfait Navigo toutes zones. Chez elle, c'est au Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne), ville nouvelle tout au bout du RER D. La ligne la plus fréquentée d'Ile-de-France avec 550 000 voyageurs chaque jour, deux fois et demie plus que tous les TGV réunis. Loubna parle d'un jour «normal», sans grève, sans «incident voyageur», sans panne ni intempéries. Car le plus souvent, «c'est l'enfer». On l'a croisée dans un wagon à deux étages, dans le sillage d'Olivier Faure, candidat PS aux législatives qui a fait des derniers kilomètres de ce RER l'un de ses terrains de campagne préférés. La ligne est le trait d'union des onze communes de la 11e circonscription de Seine-et-Marne, un territoire aux attentes paradoxales, mosaïque d'une centaine de milliers d'habitants écartelée entre les deux extrêmes de l'échiquier social.
Parkings bondés
C'est le milieu de l'après-midi. Dans quelques dizaines de minutes, le train se remplira de voyageurs silencieux, aussi endormis que ce matin quand ils ont quitté leur cité ou leur pavillon. Combs-la-Ville, Lieusaint, Savigny-le-Temple, Cesson, le Mée-sur-Seine… Loubna voudrait un au