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Libération
EDITORIAL

Mélange

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publié le 12 juin 2012 à 22h37

Envie de rire, vaudeville, théâtre de boulevard ? Rien de tout cela. Gueule de bois plutôt. Le tweet de soutien de Valérie Trierweiler au candidat socialiste dissident qui a décidé de maintenir sa candidature face à Ségolène Royal a ceci de déprimant qu'il nous ramène à certains errements du sarkozysme. Et au mélange, via un réseau social, entre vie publique et vie privée. Le passage de l'ombre d'une vie normale et d'un métier, même un peu plus exposé que d'autres, à la lumière crue sans cesse braquée sur l'Elysée, est, reconnaissons-le, une épreuve personnelle sans doute redoutable. Surtout quand - et pourquoi priver Valérie Trierweiler de ce droit - on revendique sa liberté de parole et celle de réinventer en marchant une fonction que la Constitution ne balise pas. Au risque de se prendre les pieds dans le tapis. Le message envoyé par la compagne du chef de l'Etat n'était, explique son entourage, pas «politique». Il ne peut dans ce cas être comparé aux désaccords exprimés par Danielle Mitterrand en son temps, par exemple sur Cuba. Il ne s'agissait pas non plus, assure son staff à l'Elysée, d'un geste de défiance à l'égard de Ségolène Royal. Ni politique, ni personnel? Vraiment ? Mais quoi alors ? «La traduction de sa fidélité à un ami» désigné à la vindicte. Peut-être… Mais même dans cette version light - à laquelle on n'est pas obligé de croire - le mélange des genres entre vie privée et vie publique revient par la fenêtre. Il faut toujours s'en méfier. Encore pl