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Libération
Interview

«Twitter a un effet désinhibant»

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Pour Yann Leroux, docteur en psychologie et fan de nouvelles technologies, les réseaux sociaux modifient les codes.
publié le 12 juin 2012 à 22h17

Docteur en psychologie, Yann Leroux a créé le blog «psy et geek», en gros le monde numérique vu par un psychologue. Il explique comment ce que l’on pense peut facilement se retrouver sur un tweet.

Comment expliquer cet incroyable tweet de Valérie Trierweiler ?

Cela peut témoigner d’une maîtrise insuffisante du média, mais c’est peu probable, car Valérie Trierweiler l’a beaucoup utilisé au début de la campagne. On ne peut pas exclure non plus que ce tweet lui ait échappé, que cela ait été plus fort qu’elle. Au-delà des motivations personnelles, le plus intéressant, ce sont les questions que cette affaire soulève : la première dame a-t-elle le droit d’avoir une autre opinion que la doxa du Président ? Peut-être va-t-elle créer une autre façon de communiquer ?

Est-ce que Twitter annihile tout surmoi ?

Les écrans, en général, ont un effet désinhibant. Quand vous écrivez dans la boîte de dialogue, dans un premier temps, c’est comme si vous le disiez à vous-même, comme si c’était dans votre tête. L’espace entre ce que vous pensez dans votre for intérieur et ce que vous dites aux autres est très amoindri. Souvent, une fois le tweet parti, on est surpris par l’ampleur des réactions !

N’y a-t-il aucune règle ?

Twitter, c’est quand même assez neuf, cela n’a que six ans. Les usages vont peu à peu permettre d’établir de nouvelles frontières entre ce qui est totalement public et ce qui ne l’est pas. A mon sens, on a plus à gagner à utiliser les réseaux sociaux avec intelligence qu’à les voir comme une menace pour la vie privée… ou publique !

Aux Etats-Unis, la première dame a un compte Twitter «Michelle Obama» dont la co