Kim Jong-suk, c'est beaucoup plus facile à prononcer que Fleur Pellerin pour les Coréens, constate le Financial News. Comme la plupart des autres médias du pays, le journal n'a donc pas hésité à ressortir le nom de naissance de la nouvelle ministre déléguée des PME, de l'Innovation et de l'Economie numérique au sein du gouvernement Hollande.
Au lendemain de sa nomination, Fleur Pellerin faisait la une des journaux coréens, qui retraçaient son parcours exemplaire. Dans un pays obsédé par la réussite scolaire, ses diplômes ont suscité l'admiration. Même si elle n'a jamais remis les pieds sur le sol coréen depuis son adoption à l'âge de six mois, en 1974, la ministre s'est soudain retrouvée «enfant du pays». L'an dernier, le sénateur vert Jean-Vincent Placé, également adopté et d'origine coréenne, avait reçu un accueil fraternel et élogieux. «Nous serons toujours liés à ces gens par le lien du sang, c'est très fort pour nous», commente Ji-soo, designer, 33 ans.
Pourtant, l'histoire de Fleur Pellerin renvoie les Coréens à la douloureuse question de l'adoption: le pays a longtemps été le premier pourvoyeur d'enfants à l'international. Et «tous ne réussissent pas aussi bien que Fleur Pellerin, au contraire», note le quotidien conservateur Donga. Sur Twitter, Choi Myung-gil, correspondant sud-coréen basé à Paris, se souvient «des pleurs terribles des enfants sur les vols entre Séoul et Orly dans les années 1970». Il lui semble dép