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Récit

Hollande joue du SPD face à Merkel

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Le chef des sociaux-démocrates allemands était reçu hier par l’exécutif français.
Sigmar Gabriel, François Hollande et Jean-Marc Ayrault, mercredi, à l'Assemblée nationale. (Photo Sebastien Calvet pour Libération)
publié le 13 juin 2012 à 22h26
(mis à jour le 14 juin 2012 à 11h31)

Pour les canons de la diplomatie, la double visite (à Matignon puis à l'Elysée) du chef du SPD, Sigmar Gabriel, accompagné de deux autres ténors du Parti social-démocrate allemand (Peer Steinbrück et Frank-Walter Steinmeier) est pour le moins baroque. La visite était officielle à Matignon. Mais informelle et privée à l'Elysée. Quant à la conférence de presse du trio, elle s'est tenue en fin de journée à l'ambassade d'Allemagne, mais exclusivement en allemand et sans traducteur. Ce qui n'a pas empêché la célébration de la lune de miel entre les gauches allemande et française. Après avoir été reçu plus d'une heure à l'Elysée, Sigmar Gabriel a déclaré : «Nous avons avec François Hollande des représentations très proches de la manière dont il faut sortir de la crise.» Et Steinmeier de surenchérir : «Nous sommes en visite chez des amis».

Enclume. Des mots doux qui ont dû siffler aux oreilles d'Angela Merkel. Car, juste avant de s'envoler pour Paris, le même trio déjeunait hier avec la chancelière pour constater, cette fois, leur désaccord sur la ratification du Pacte budgétaire européen. Le SPD continue de conditionner sa signature à l'adoption de la taxe sur les transactions financières et des mesures en faveur de la croissance européenne. Soit grosso modo la position française, en tout cas dans ses grands principes. Or, Merkel a absolument besoin des voix du SPD pour ratifier le Pacte budgétaire et le Mécanisme européen de stabilité avant l'été