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Libération
Reportage

La candidate refuse le KO à La Rochelle

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Malmenée, Ségolène Royal remet ses habits de femme qui se bat.
publié le 13 juin 2012 à 22h36

Sonnée. Le soleil est haut sur le port de La Rochelle et on pourrait croire que Ségolène Royal marche tête baissée pour s'en préserver. En réalité, l'ex-candidate à la présidentielle digère en silence le sondage de Sud Ouest qui la donne perdante, dimanche, face à son rival, dissident du Parti socialiste soutenu par l'UMP, Olivier Falorni. Plus que largement battue puisque l'étude révèle un écart d'intentions de vote de 16 points, à 58-42. «C'est bizarre», tente-t-elle d'une petite voix en approchant de la navette maritime qui permet de gagner l'autre rive. Un nouveau très long silence. «C'est la droite», avance-t-elle encore avant d'embarquer. Pendant la traversée, deux chevilles ouvrières de sa campagne ne quittent par la candidate des yeux. Les leurs sont un peu liquides. Mais Ségolène Royal, qui file chez le coiffeur avant un stop dans son appartement du quartier de la Ville-en-Bois s'apprête à reprendre son rôle préféré, celui de la femme politique qui se bat.

Dans les locaux de France Bleu, elle dénonce une «escroquerie politique», promet de battre son adversaire, déroule ses propositions et repart vers les barres HLM de Villeneuve-les-Salines pour une séance de porte-à-porte un peu lunaire. La candidate de 2007, chantre de la «République métissée», est populaire dans ces quartiers. Mais au premier tour, comme lors de la primaire, ils ne se sont pas déplacés pour aller voter. Elle écoute des colocataires lui parler de «l'