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grand angle

La fusée Christiane

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De son passé d’indépendantiste à ses débuts de garde des Sceaux, la Guyanaise Taubira aura suivi un parcours heurté. Et radical.
Christiane Taubira, dans la cour de Matignon, le 10 juin. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 13 juin 2012 à 20h16

Christiane Taubira sait écrire. C'est ce qui les a marqués, eux qui, avec un effet comique involontaire, racontent tous la même anecdote : «C'est la première fois qu'on voit un garde des Sceaux avec un bloc de papier», dit Christophe Régnard, patron de l'Union syndicale de la magistrature (modérée). «Elle notait tout ce qu'on lui disait», s'esbaudit Christophe Marquès, responsable de FO Pénitentiaire. Il y a aussi cette histoire de chaises : «Alors que Michèle Alliot-Marie s'installait dans le canapé de son bureau, ses dossiers étalés autour d'elle, en majesté, Christiane Taubira a pris une chaise et nous a indiqué le canapé», note Matthieu Bonduelle, du Syndicat de la magistrature (gauche). Et cette manière de faire durer les rencontres, de parler peu (personne n'a rien su de ses priorités) : «D'habitude, on ne peut pas en placer une avec les ministres. Là, j'ai eu la parole tout le temps», rapporte Marilyn Baldeck, présidente de l'Association contre les violences faites aux femmes (AVFT).

Voilà Taubira à nouveau au cœur de la polémique, avec la bombe lancée hier par Jean-Marie Delarue, le contrôleur des prisons, qui appelle à une loi d'amnistie (lire pages 12-13). La droite est prête à sauter sur la moindre trace «d'angélisme» de la ministre. Elle en a déjà fait les frais quand elle a consacré son premier déplacement à un match de basket entre détenus et surveillants… et qu'un détenu s'est fait la malle.

Auprès des acteur