Il n’y a pas qu’à La Rochelle que l’on s’entre-tue en famille. A Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), la droite, elle aussi, donne à ses électeurs déboussolés le spectacle de ses divisions. Dans le rôle du «parachuté de Paris», l’ancienne éminence grise de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, doit faire face à la dissidence acharnée du conseiller général Thierry Solère, exclu de l’UMP pour indiscipline.
A défaut de tweet retentissant affirmant qu’il n’aurait pas démérité, Thierry Solère peut se prévaloir du soutien moins glamour de Jean-Pierre Fourcade, 82 ans, ancien ministre de Giscard d’Estaing et maire de Boulogne de 1995 à 2007. Elu municipal et vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, le dissident est ardemment soutenu par de nombreux militants locaux, étudiants ou historiques du RPR, sensibles à la rhétorique antiparachutage.
Liste noire. Solère a su les convaincre que la victoire était possible. Avec 26,9% des suffrages, il n'était que légèrement devancé par Guéant (30,4%) dimanche. Dans ce bastion de la droite où la gauche est habituée à faire de la figuration, la candidate du PS, Martine Even (22,1%), s'estime heureuse d'avoir provoqué une triangulaire. Mais cela complique la tâche de Solère : un sondage CSA le donnait largement devant Guéant en cas de duel ; mais dans un match à trois, chacun pouvait prétendre à un tiers des voix.
Pour être en tête dimanche, Solère a donc besoin des voix des électeurs de gauche. Avec ses amis, il arpente la