Vous vous souvenez de l’histoire de Rebecca, de Daphné Du Maurier, qu’a adaptée Hitchcock ? Un lord épouse en secondes noces une jeune femme modeste et l’emmène vivre dans sa demeure. Là, elle doit affronter les traces envahissantes de la précédente épouse qui semble avoir été sublime à tous égards et dont elle ne pourra jamais, pense-t-elle, prendre la succession… Fantasme et sentiment d’imposture de celle qui vient après, forcément moins bien, moins digne d’occuper pareille place au château et dans les bras de son mari.
Si, après une Rebecca, la position n'est pas confortable, c'est en fait à toute première femme, quelle qu'elle soit, qu'on souffre de succéder… Phénomène psychologique relevant de ce que, dans un bel essai sur l'identité féminine, Nathalie Heinich a qualifié de «complexe de la seconde». Je me suis demandé ces jours-ci si Valérie Trierweiler n'avait pas à la fois un problème de première (dame) et de seconde (femme). Reconnaissons que ça fait beaucoup, et qu'il n'était pas impossible, en effet, que son sentiment de seconde fît effraction dans sa vie de première (si vous me suivez…). Quand on songe, de surcroît, que le «perchoir» est le troisième rôle de l'Etat, on comprend qu'elle risque de voir souvent son compagnon photographié auprès de la première…
En tout cas c’est la deuxième fois, récemment, que le théâtre surgit dans la vie des socialistes et qu’on voit les affects bousculer le jeu de la raison politique. La première fois, de sinistre mémoire,