Il regarde sa forteresse trembler. Patrick Devedjian, 67 ans, en lice pour un huitième mandat de député, n'est pas «tranquille». Mais il ajoute aussitôt : «Je ne l'ai jamais été.» Anxieux «par nature», et «superstitieux», il semble conjurer le sort avec des sourires doux et des phrases courtes. Pour la première fois depuis son élection en 1986, Patrick Devedjian, le président du conseil général des Hauts-de-Seine, maire d'Antony pendant dix-neuf ans, est menacé dans son fief. Il a perdu 6 points depuis 2007, à 40,24% et dispose de peu de réserves de voix par rapport à son rival, Julien Landfried (29%), un chevènementiste new-look de 34 ans investi par le PS. Dans cette 13e circonscription du «9-2», bastion de l'UMP, François Hollande est arrivé en tête avec 52,65% des voix le 6 mai. Un choc. «La droite a tellement l'habitude de gagner… Ils se comportent comme des propriétaires ici», pense le candidat de gauche.
Sur le marché d'Antony, en cette fin de semaine, Patrick Devedjian fait traîner la visite. Les gens vont naturellement vers lui.«Vous allez gagner ? s'inquiète une dame au frais brushing. Mais quelle catastrophe : déjà le pays, on ne va pas en plus laisser la circo !» «On croise les doigts», dit une autre. «On se bat, on se bat, on se bat», martèle une troisième. A chaque fois, Patrick Devedjian insiste : «Il faut se mobiliser.» «Moi, pas la peine de me pousser !» le ra