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Libération
EDITORIAL

Majorités

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publié le 15 juin 2012 à 22h16

Une majorité, mais laquelle et où ? Sauf énorme surprise, François Hollande devrait disposer dimanche soir d’une majorité à l’Assemblée nationale. Peut-être aura-t-il même, c’est ce qu’indiquent les dernières enquêtes d’opinion, une majorité absolue. Le chef de l’Etat aura, si c’est le cas, les coudées franches pour enclencher le changement. Avec l’Assemblée nationale, le Sénat, la quasi-totalité des régions, la majorité des départements et bon nombre de grandes villes, François Hollande et ses amis socialistes auront entre les mains tous les leviers du pouvoir pour réformer le système fiscal, faire de l’école une priorité, améliorer le pouvoir d’achat des plus modestes, remettre les services publics au cœur des territoires en souffrance, dans les cités ou en milieu rural, lancer son contrat de génération, tourner la page de la politique sécuritaire, revitaliser les institutions… Vivement dimanche soir, donc ! Sauf que oui et non, car François Hollande va devoir repartir dès lundi en campagne pour arracher une autre majorité, cette fois sur le chaotique théâtre européen. La grosse colère d’Angela Merkel vendredi ne laisse aucun doute : cette pente-là sera raide, peut-être même très raide en fonction du résultat des élections en Grèce dimanche. François Hollande a raison de profiter de son petit état de grâce pour bousculer ses partenaires. D’ici la fin du mois de juin, on saura si le nouveau président aura su ajouter à son indéniable habilité politique à l’intérieur des fron