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Libération
Reportage

PCF : espace en voie de disparition

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Submergé par une vague rose, le Front de gauche résiste dans son bastion nordiste.
Fabien Thiémé (au centre) fait du porte à porte à Marly (Nord) pour tenter de faire chuter Jean-Louis Borloo (qui a eu 42,99%des voix au premier tour). (PHOTO VINCENT NGUYEN. RIVA PRESS pour Libération)
publié le 15 juin 2012 à 22h16

Debout dans le jardin de sa permanence, un fond de café dans son verre en plastique, Alain Bocquet s'amuse : «On est le dernier rempart de la République socialiste de demain !» Ça fait trente-quatre ans que le député-maire (PCF) de Saint-Amand-les-Eaux défend cette forteresse du Nord. A 66 ans, il va rempiler pour un neuvième mandat à l'Assemblée nationale : au premier tour, il a obtenu 46,57%, soit 10 000 voix de plus que son adversaire FN de dimanche, Nathalie Betegnies, dans la 20e circonscription du Nord. «Je souhaite qu'on fasse 69% !» s'exclame Franck, assis à une table calé dans les graviers. Derrière lui, un brasero termine de cramer les ultimes merguez de la pause militante. «Si ça continue, on va parler patois !» plaisante Fabien Roussel, secrétaire fédéral PCF du Nord, pas peu fier de la copie rendue dans son département.

Fraiseur. Dans un groupe parlementaire Front de gauche rabougri à une dizaine de députés (au lieu de 19 jusqu'ici), ils seront au moins trois irréductibles nordistes. Un trio implanté dans le Douaisis et le Valenciennois, dernières poches de résistance rouge : outre Bocquet, son camarade Jean-Jacques Candelier et Marc Dolez, ex-PS et cofondateur avec Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche, ont contré sans soucis les assauts socialistes. Un quatrième, Fabien Thiémé, rêve même de faire chuter à Valenciennes l'ex-ministre Borloo. «Ce n'est pas parce qu'on ne gagne pas à Hénin-Beaumont qu'on ne