François Bayrou, qui connaît ses classiques, aurait dû méditer la formule de François Mitterrand : «Le centre, variété molle de la droite» (l'Abeille et l'Architecte, 1978). En votant pour François Hollande le 6 mai, il a commis «un acte irréparable», a grondé un responsable local de l'UMP, partisan habituel des seconds tours en Béarn, «il paye cash de s'être éloigné des traditions centristes du département».
Dans sa 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, à la peine dans une triangulaire (1), le président du Modem a vécu la pire semaine électorale de sa vie, face à des salles clairsemées, des supporteurs résignés. «C'est foutu ?» lance l'un d'eux à la sortie d'une réunion publique, jeudi soir à Aressy. Le suppléant, Jean-Paul Mattei, a tourné les talons sans répondre.
Réputation. Pour remonter les 5 000 voix qui lui manquent, égarées du côté de l'UMP, François Bayrou a écrit cette semaine à chacun des électeurs, «avec la foi et l'expérience de toute une vie». La missive est son baroud d'honneur : «Si vous cherchez quelqu'un qui obéit aveuglément à un parti ou à un camp, je ne suis pas cet homme-là.» Tant qu'à se retrouver vaincu, autant l'être avec gloire.
Jusqu’au bout, c’est sur sa réputation d’homme fort - «force» est le mot-clé de toutes ses campagnes depuis 1986 -, que s’est appuyé Bayrou.
Appelant le «Béarn, terre de résistance, à faire entendre sa voix libre». Et négl