Sur les rotules. Les militants du Front national, à leur QG d'Hénin-Beaumont, ne cachaient pas leur fatigue vendredi après-midi, pour le dernier jour de campagne dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. D'ailleurs, Marine Le Pen, arrivée en tête avec 42,26% au premier tour, a annulé son dernier porte à porte. Elle est allée se reposer, après un passage au marché, entourée par les journalistes télé. Toujours aussi «superstar», comme l'aiment ses militants.
«Mélenchon, qui voulait se faire voir, savait qu'avec elle, il serait sous les feux des caméras», constate Emmanuel Rignaux, 41 ans, fonctionnaire, qui distribue les consignes et les cartes des rues à arpenter aux troupes présentes. Ça bourdonne comme une ruche, avec la photocopieuse en bruit de fond, inlassable.
Il est 14 h 30, Marine Le Pen passe en vitesse, le temps d'un coup de griffe et d'une dernière consigne. Un militant de Méricourt, mairie communiste, a reçu, dit-il, des lettres de menace après avoir tenu un bureau de vote. Elle tonne : «Plainte au commissariat. On va les mettre en prison !» Et s'en va.
Les militants défilent, prennent les paquets de tracts pour une ultime tournée des boîtes aux lettres, 51 000 dans la circonscription. Ils ont aux pieds des godillots de marche : «C'est physique, une campagne, ici», commente Louis-Armand de Béjarry, proche de Steeve Briois, conseiller municipal FN d'Hénin-Beaumont, qui espère bien ravir la mairie en 2014. «En ce m