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Libération
Reportage

Quand Toul fout le camp pour Nadine Morano

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Dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle, l’ex-ministre drague ouvertement le FN pour sauver son siège.
Nadine Morano à Paris, le 9 mai 2012 (AFP)
publié le 15 juin 2012 à 22h26

Une douche froide dimanche, et un coup de chaud vendredi matin. Toute la semaine, les projecteurs ont été braqués sur Nadine Morano, ce qui d'habitude n'est pas pour lui déplaire. Mais cette fois, l'ancienne gâchette sarkozyste est sur la sellette dans la 5e circonscription de Moselle. Seulement deuxième (34,33% des voix) au premier tour, nettement derrière le socialiste Dominique Potier (39,29%), la gouailleuse élue a joué son va-tout en draguant ouvertement les 16,45% d'électeurs du FN. Suffisant pour avoir le destin de Morano entre leurs mains. Et suffisant pour que la candidate prenne des initiatives qui font polémique jusque dans son camp.

«Liban». Vendredi matin, la diffusion d'un canular téléphonique de l'humoriste Gérald Dahan se faisant passer pour Louis Aliot, numéro 2 du FN, a fait grincer des dents. Dans cet enregistrement, on entend Morano trouver que Marine Le Pen «a beaucoup de talent» et affirmer à celui qu'elle prend pour le frontiste qu'il y a «des tas de projets de société sur lesquels [elle est] d'accord avec [lui]». Avant de s'enflammer à propos du droit de vote des étrangers : «Je n'ai pas envie que ça devienne le Liban chez moi !» Réplique immédiate et cinglante de François Fillon sur son compte Twitter, lui qui était venu la soutenir mardi : «Nadine Morano aurait dû raccrocher tout de suite, car on ne parle pas aux dirigeants du FN. Il faut rejeter tous les extrémismes, FN comme Front de gauche