Pour 118 voix d'écart, Marine Le Pen a perdu son pari hier soir à Hénin-Beaumont, dans la 11e la circonscription du Pas-de-Calais. L'inconnu Philippe Kemel, maire socialiste de Carvin, a gagné avec 50,11%, et le Front national réclame un recomptage des voix.
Grise mine hier au QG du parti d'extrême droite, pendant que des anti-FN passent et repassent en klaxonnant en voiture. «Elle monte, mais elle donne pas, soupire un militant FN, les gens préfèrent voter pour le trou du cul du monde que pour elle.» Dehors, quelques groupes, mines réjouies, agitent des drapeaux du Front de gauche. La police fait des rondes.
«Rumeurs». Dans son local plein à craquer de supporteurs et de journalistes, Marine Le Pen attribue sa défaite au redécoupage de la circonscription : «C'est à monsieur Guéant que monsieur Kemel doit adresser ses remerciements.» Steeve Briois, son suppléant et candidat à la mairie d'Hénin-Beaumont, accuse «des gens de la mairie communiste de Méricourt» d'avoir distribué des tracts la veille de l'élection sur le marché, et le candidat PS d'avoir «colporté des rumeurs» selon lesquelles des gens du FN avaient commis des «dégradations». Ce qui, selon lui, suffirait à faire invalider l'élection, vu le faible écart de voix.
Dominique Alavoine, du Parti de gauche d'Hénin-Beaumont, se dit «agréablement surpris» de l'échec de Marine Le Pen, qu'il attribue au report de voix du Front de gauche.