Comment analyser la large victoire du PS ce soir ?
Pour le parti socialiste, il s’agit d’une victoire historique puisqu’en 1981 il avait certes la majorité à l’Assemblée mais pas au Sénat. La large victoire du PS s’explique, bien sûr, par le projet présidentiel et le travail de l’exécutif depuis l'élection (la popularité du Président et du Premier ministre a augmenté). Mais la victoire est aussi différente de celles de 87 ou 97. Dans le double contexte de l’après-Sarkozy et de sortie de crise, la spécificité de cette élection est une aspiration à une forme d'éthique et une volonté de vivre ensemble dans de meilleures conditions.
Que révèlent les défaites de figures comme Ségolène Royal (PS) ou François Bayrou (MoDem) ?
Cela montre qu’il ne s’agit pas seulement d’un changement de la droite vers la gauche, mais aussi d’un renouvellement de génération, en terme de leadership. Des personnalités bien installées dans le paysage politique, et dont la défaite n'était pas acquise, comme Michèle Alliot-Marie ou Jack Lang, sont battues ce soir. Cela traduit un désir de renouvellement de la classe politique. Par ailleurs, la défaite des candidats à la présidentielle de 2007, François Bayrou et Ségolène Royal, montrent que ces législatives de 2012 sont d’abord des élections où l’on veut se réassurer et rejeter toute forme de transgression, d’aventure.
Quelles leçons pour la droite ?
Le fait que le FN obtienne deux députés ouvre une période de recomposition profonde au sein de l’ensemble de la droite. Les résultats de l’UMP montrent que le parti est en inadéquation avec les attentes des électeurs, mais signe aussi son échec à fédérer les différentes sensibilités