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Libération

De la ligne de crête au chemin de croix

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En 2007, Bayrou semblait pouvoir inventer une troisième voie. Une stratégie qui s’est muée en impasse.
publié le 18 juin 2012 à 0h26

Fin de la chevauchée solitaire de François Bayrou. Son territoire, le Béarn, lui a fait défaut, hier soir. Triplement candidat à la présidentielle, élu à l'Assemblée depuis 1986 député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, l'enfant du pays, natif de Bordères, à quelques lieues du palais natal d'Henri IV à Pau, s'est vu privé de tribune nationale. L'agrégé de lettres classiques se retrouve au pied de ses montagnes pyrénéennes entre ses ruchers, son verger et son élevage de chevaux avec lequel il a connu quelques succès sur les champs de course. François Bayrou a payé aux législatives son vote, «à titre personnel», pour François Hollande au second tour de l'élection présidentielle. Une déclaration qui a déconcerté son électorat traditionnel.

Superbe isolement. Celui qui ambitionnait depuis 2002 et surtout 2007, d'incarner une troisième voie en politique entre une gauche taxée d'archaïsme et une droite figée sur son rapport aux puissances d'argent - pas plus scrupuleuse de la résorption des déficits -, n'a pas réussi à convaincre. Son refus d'appeler à voter pour Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle de 2007 a provoqué le départ de la totalité des cadres et députés de son parti. Ceux-ci n'imaginaient pas un autre avenir que dans une alliance classique avec la droite, garante de leur avenir politique. Sous la houlette d'Hervé Morin, ancien porte-parole de la campagne de François Bayrou, nommé par Nicolas Sarkoz