Menu
Libération
chronique éconoclaste

Et si l’on créait un vrai congé de paternité?

Article réservé aux abonnés
Chaque lundi, l'économiste Alexandre Delaigue pose une question économique qui fâche politiquement.
par Alexandre Delaigue, chroniqueur économique
publié le 18 juin 2012 à 12h01
(mis à jour le 25 juin 2012 à 13h00)

Si vous êtes un père mécontent de son cadeau de fête des pères, un rappel vous consolera peut-être: sur le marché du travail, la fête des pères, c’est toute l’année. En France, les femmes touchent environ 20% de moins que les hommes en moyenne, pour un emploi à temps plein; en prenant en compte le fait que les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes, l’écart est de 27%.

Pour remédier à cette situation, le programme de François Hollande prévoyait la création d'un ministère des Droits des femmes – c'est chose faite– et une loi sanctionnant les entreprises ne respectant pas «l'égalité des carrières professionnelles et des rémunérations entre les femmes et les hommes», notamment en supprimant les exonérations de cotisations sociales. Cela serait efficace si les différences de rémunération entre hommes et femmes provenaient de discriminations d'employeurs qui, à compétence et travail égal, pénalisent les femmes en termes de salaire et de carrière proposée, sur la base de préjugés sexistes.

La vraie inégalité n’est pas sur le lieu de travail

Le problème, c'est que si de tels préjugés existent encore aujourd'hui, ils n'expliquent pas l'énorme différence de rémunération entre hommes et femmes. Comme le montre l'économiste Paul Seabright dans son dernier livre, La guerre des sexes, cet écart de revenu s'explique beaucoup plus par le