A chaque élection, le chiffre claque comme un camouflet collectif. Perdants et gagnants du scrutin y vont de leur analyse sur l’abstention, sans que la situation s’améliore la fois suivante. Dimanche, 44,59% des électeurs inscrits ne se sont pas déplacés pour voter, sombre record pour des élections législatives. C’est presque 15 points de plus qu’en 1997.
Alors que le deuxième tour de la dernière présidentielle avait mobilisé plus des trois quarts des électeurs potentiels (79,48%), le soufflet est retombé au moment d'élire les députés. Comme d'habitude, et même un peu plus. La faute à des législatives trop tardives, à la remorque d'une présidentielle où l'essentiel se serait déjà joué ? «Il faut peut-être réfléchir à raccourcir le délai», a glissé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Alain Vidalies, ministre chargé des Relations avec le Parlement, étant, lui, plus explicitement favorable à ce que ces deux élections se tiennent «dans un même mouvement pour que la tension de la présidentielle ne redescende pas».
Désaveu. L'inversion du calendrier électoral au moment de l'instauration du quinquennat, en 2002, a évidemment changé la donne. Au détriment des législatives. Mais la justification est surtout commode pour les responsables politiques. Elle lui permet d'esquiver une réalité : la hausse de l'abstention est d'abord la cinglante illustration du désaveu croissant à l'égard de la politique et de ses représentants. Et si les Français bouda