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L’UMP hésite : être adroite ou très à droite ?

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Entre les tenants du ni-ni, les anti-FN résolus et ceux qui penchent vers l’extrême, l’opposition cherche sa voie. L’électorat lui tend à se radicaliser.
publié le 19 juin 2012 à 22h26

Le docteur Copé reçoit aujourd'hui pour une thérapie de groupe. Du bureau politique qu'il réunit cet après-midi à l'Assemblée nationale, le chef de l'UMP prétend faire un «groupe de parole» à l'occasion duquel tous les cadres du parti pourront dire sans crainte ce qu'ils ont «sur le cœur» : les «humanistes» effarés par les compromissions avec l'extrême droite, comme les tenants de la Droite populaire qui chasse ouvertement sur les terres du FN. Copé se prévaut d'une solide expérience dans cet exercice : au lendemain du désastre des régionales de 2010, les parlementaires de l'UMP avaient vidé leur sac lors d'une mémorable réunion, procès en règle de l'ouverture sarkozyste.

Désinhiber. Après la débâcle du printemps 2012, la «droitisation» est à l'ordre du jour. Sans attendre le «groupe de parole», Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Bruno Le Maire et François Baroin ont commencé à exercer leur droit d'inventaire sur la stratégie choisie par Nicolas Sarkozy, inspirée par son ancien conseiller Patrick Buisson. Dès lundi, ils ont estimé qu'au terme d'une série de lourdes défaites aux élections locales et nationales, l'UMP devait admettre que le ni-ni (ni PS, ni FN) a échoué. Censé favoriser de bons reports de voix, il a surtout désinhibé ceux qui se trouvent des «valeurs communes» avec le FN.

Avant ce bureau politique à hauts risques, l'unité de l'ex-majorité aura été mise à l'épreuve à l'occasion de l'élection du président du gro