Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Agriculture, a été réélu député de l’Eure, dimanche. Il est délégué général de l’UMP.
«Ni Front national ni front républicain», était-ce la bonne stratégie pour l’UMP ?
Il y avait une unanimité du bureau politique autour de cette stratégie de court terme pour le second tour des élections législatives. Pas d’accord ni avec le FN ni avec le PS, et par conséquent aucun désistement. Un certain nombre de personnes, dont je fais partie, ont toutefois fait valoir que cette stratégie ne suffirait pas pour le long terme. Ce qui compte vraiment, c’est la réaffirmation de nos convictions, de nos valeurs. C’est ainsi que nous gagnerons demain.
Certains candidats, comme Nadine Morano, y ont vu l’amorce d’une nouvelle doctrine…
Chacun a fait ses choix. Mais les résultats de ces législatives démontrent que lorsque l’on tient une ligne de fermeté, les électeurs vous en sont reconnaissants. J’ai voulu, dans l’entre-deux-tours, faire une mise au point pour dire très clairement que nos valeurs, notre projet pour la France n’étaient pas ceux du Front national. Or, je constate qu’avec un Front national qui recueillait 17% des voix au premier tour des législatives dans ma circonscription, je gagne, dimanche, avec 57,97% des voix.
A l’inverse, les candidats UMP qui ont eu un discours ambigu à l’égard du FN ont-ils été sanctionnés ?
Je ne veux pas me prononcer sur d’autres. Nous venons de connaître une défaite sévère. Je n’ai pas de leçon à donner, mais je crois que nous devons réaffirmer que nous n’avons pas de valeurs partagées avec le FN. Si on dit que, dans le fond, on peut trouver un terrain d’entente, nous nous affaiblissons. Ce que nos électeurs nous reprochent avant tout, c’est de ne pas assumer ce que nous sommes. S’ils