C'est une drôle de séance d'autocritique qu'a lancée la droite depuis la défaite aux législatives. Car si certains se sentent désormais autorisés à remettre en cause la stratégie du ni-ni (ni Front national, ni appel à voter à gauche) ou la droitisation de la campagne, une personne reste totalement épargnée par les reproches: Nicolas Sarkozy. A les écouter, le Président sortant, candidat à sa succession et toujours président de l'UMP jusqu'à l'automne, n'est jamais mis en cause dans les «six défaites consécutives» depuis 2007 pointées par François Baroin. Et d'ailleurs, comme la droite le répète de temps à autres depuis le 7 mai, Nicolas Sarkozy a «presque gagné».
Pour nombre d'ex-ministres souvent anciens chiraquiens, tenus au silence pendant la campagne, les coupables de la défaite sont tout trouvés: les conseillers du Président, et au premier rang d'entre eux, Patrick Buisson, le tenant de la ligne droitière. Comme si Nicolas Sarkozy, influencé par ce que Roselyne Bachelot surnomme dans son livre «la bête à trois têtes» (Claude Guéant, Emmanuelle Mignon, Patrick Buisson), n'avait pas eu son mot à dire dans une campagne où «retiré en vase clos avec ses âmes noires», il a centré ses discours sur les