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Analyse

La défaite, c'est pas la faute à Sarkozy...

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Le début d'autocritique de la stratégie menée par la droite vise surtout les conseillers et épargne le Président sortant.
Les conseillers Patrick Buisson et Emmanuelle Mignon lors du dernier meeting de leur candidat Nicolas SArkozy aux Sables d'Olonne le 4 mai 2012. (Photo Philippe Wojazer. Reuters)
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publié le 21 juin 2012 à 18h12
(mis à jour le 21 juin 2012 à 18h26)

C'est une drôle de séance d'autocritique qu'a lancée la droite depuis la défaite aux législatives. Car si certains se sentent désormais autorisés à remettre en cause la stratégie du ni-ni (ni Front national, ni appel à voter à gauche) ou la droitisation de la campagne, une personne reste totalement épargnée par les reproches: Nicolas Sarkozy. A les écouter, le Président sortant, candidat à sa succession et toujours président de l'UMP jusqu'à l'automne, n'est jamais mis en cause dans les «six défaites consécutives» depuis 2007 pointées par François Baroin. Et d'ailleurs, comme la droite le répète de temps à autres depuis le 7 mai, Nicolas Sarkozy a «presque gagné».

Pour nombre d'ex-ministres souvent anciens chiraquiens, tenus au silence pendant la campagne, les coupables de la défaite sont tout trouvés: les conseillers du Président, et au premier rang d'entre eux, Patrick Buisson, le tenant de la ligne droitière. Comme si Nicolas Sarkozy, influencé par ce que Roselyne Bachelot surnomme dans son livre «la bête à trois têtes» (Claude Guéant, Emmanuelle Mignon, Patrick Buisson), n'avait pas eu son mot à dire dans une campagne où «retiré en vase clos avec ses âmes noires», il a centré ses discours sur les