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Libération
Récit

La victoire en trompe-l’œil de Copé

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Droite . Les violentes attaques contre Fillon orchestrées par le patron de l’UMP le coupent de certains soutiens.
Jean-François Copé en janvier 2012. (Photos Mal Langsdon. Reuters)
publié le 21 juin 2012 à 22h26

C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses. Cet adage fleuri, très prisé dans le monde politique, tenait la vedette hier dans les analyses des responsables de l’UMP. Mercredi soir, les commentateurs pressés étaient unanimes : François Fillon sortait affaibli et Jean-François Copé renforcé de cette folle journée de la droite qui vit le premier subir sans broncher de violentes attaques de l’aile droite du parti, tandis que le second pouvait savourer comme une victoire personnelle la confortable réélection de son ami fidèle Christian Jacob à la présidence du groupe UMP. Copé a-t-il vraiment marqué des points? Un jour plus tard, le doute est permis.

«Leçons». S'il était humiliant pour Fillon, le violent coup de gueule de Nadine Morano l'accusant de lui avoir «mis une balle dans la nuque» en dénonçant ses compromissions avec le FN n'est pas non plus à l'avantage de Copé. En laissant «Morano éructer pendant vingt minutes», le secrétaire général de l'UMP aurait «abaissé le débat» à droite, assure un ex-ministre. «Copé joue avec le feu, il ne peut tout de même pas construire son opposition à Fillon en s'appuyant sur des gens qui soutiennent le FN», poursuit le même.

Car pour la plupart des participants, il est clair que le procès anti-Fillon de mercredi n'avait rien de spontané. Chacun l'a noté : les hostilités ont été ouvertes par l'ex-député Jean-Marc Roubaud, un proche de Copé défait après une triangulaire dans le Gard. A