Avec la victoire de la gauche aux élections locales, sénatoriales, présidentielle et maintenant législatives, une page se tourne pour le Parti socialiste qui devient, pour la première fois de son histoire, hypermajoritaire. Cette victoire ne crée que des devoirs aux militants et élus que nous sommes: comment transformer le PS en un parti moderne, ouvert à la société civile, exemplaire du point de vue éthique et capable d’impulser, d’accompagner et d’amplifier le changement profond que le pays tout entier a réclamé le 6 mai?
Cette victoire nous oblige à faire preuve de lucidité. Avec les primaires ouvertes, le PS a amorcé sa mue: qui ne voit en effet qu’elles ont condamné les écuries présidentielles, comme elles ont privé de sens les vieilles techniques de contrôle des votes et des fédérations? Qui ne voit qu’elles rendent inéluctable un processus de valorisation des militants invités à l’avenir à animer, encadrer les débats? Si les débats devaient se focaliser sur la succession de Martine Aubry, si la langue de bois continuait d’être la plus couramment pratiquée, au lieu d’aborder la question de la reconstruction du PS, de ses structures et de sa culture interne, notre parti serait menacé par le syndrome du hérisson: claquemuré dans ses certitudes, recroquevillé sur ses prérogatives, il raterait la chance historique de sa transformation alors que le monde a changé!
«Machine à penser et à agir»
Cette victoire nous oblige aussi à conduire le changement pour faire face aux prochains enjeux politiques et démo