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Libération
Interview

Il y a dans l’inconscient un humour redoutable»

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Le psychanalyste Jacques André mise sur la limpidité dans ses ouvrages aux échos politiques et sociaux. Du contre-transfert au tweet de Valérie Trierweiler, il raconte la violence et les surprises du psychisme.
publié le 22 juin 2012 à 19h07

L'énigme de la féminité, dit-il, a «le mérite d'être une énigme définitive». Sur la question complexe de la référence à l'esclavage aux Antilles, il cite Tocqueville : «Le souvenir de l'esclavage corrompt la race. La race perpétue le souvenir de l'esclavage.» Jacques André est un psychanalyste qui a quelques qualités rares. Il sait évoquer images et climats, il sait écrire sur la psychanalyse avec humour, empathie, et sans jargon. Il suggère et laisse la pensée du lecteur libre de poursuivre. On l'avait remarqué, notamment dans les 100 Mots de la psychanalyse, (PUF, lire Libération du 11 juin 2009) ou Folies minuscules (Gallimard). On le voit à nouveau dans Paroles d'hommes (Gallimard), sorti en janvier. Jacques André s'intéresse à la féminité, à «l'idée qu'il y a un lien complexe, difficile à préciser, entre la démesure de l'inconscient et la part féminine» de chacun.

Paroles d'hommes est fait de très courts chapitres - «Le pénis», «Sex-addict», «Interdire la moto pendant l'analyse» - sur sa pratique, sur les (nouvelles) relations hommes-femmes, comme lorsqu'il évoque Charles, qui n'en peut plus du «désir brûlant dont il est l'objet» de la part de sa compagne. Nous sommes allés le voir dans son cabinet. Deux petites pièces claires en haut d'un immeuble parisien. D'un côté, divan, coussins et tapis dans les rouges évoquent sans aucun doute le cabinet de Freud à Vienne. De l'autre, un divan vert e