C'était le 4 juin. Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie depuis deux semaines, détaillait sa feuille de route dans le Monde. Plutôt sûre de son bon droit. «Je ne nie jamais les obstacles, car il faut les connaître pour les surmonter, mais je pense avoir des appuis de poids au sein du gouvernement, parmi les associations et dans la société. Ce sera décisif», assurait celle qui pointe désormais au ministère du Commerce extérieur, même si elle n'a pas perdu son rang protocolaire dans le gouvernement Ayrault II. Evaporés en moins d'un mois, les appuis de poids ? Dissous au large des côtes guyanaises ? Car Nicole Bricq s'est retrouvée au centre d'un gros raté politico-industriel et paie aujourd'hui le prix de son opposition aux pétroliers qui visent un gisement d'hydrocarbures niché à 6 000 mètres de profondeur au large de la Guyane.
Jeudi, bien avant que le secrétaire général de l'Elysée n'annonce la promotion de Delphine Batho à son ministère, Nicole Bricq rentre de Rio, où elle a piloté la délégation française au Sommet de la Terre. Quand la sénatrice de Seine-et-Marne apprend par téléphone le jeu de chaises musicales la visant, son entourage la dit «meurtrie».
Colère. Si la ministre est privée de son maroquin, c'est notamment parce qu'elle a pris, avec Arnaud Montebourg, une décision totalement inattendue . Autant pour les groupes Shell, Total et Tullow Oil, qui convoitent le gisement Zaedyus, que pour Matignon et l'Elysée. Mais saluée