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Libération

Les lobbys sabordent la transition énergétique

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Shell et les pétroilers se sont mobilisés pour démarrer les travaux de forage en Guyane ce week-end.
publié le 22 juin 2012 à 22h26

C’est au large de la Guyane, à 150 km des côtes, que s’est jouée une bataille navale éclair. Mais Nicole Bricq touchée, la transition énergétique est-elle coulée ? Disons qu’elle s’engage plutôt mal, s’il s’agit de promouvoir l’exploitation de gisements pétroliers en profondeur dans des zones d’une exceptionnelle biodiversité.

Grand débat. Dès son arrivée au ministère, Nicole Bricq s'était pourtant attelée à la tâche. Début juin, elle annonçait une conférence environnementale pour juillet et comptait bien préparer, pour l'automne, le grand débat public sur l'énergie promis par le candidat Hollande. Au menu : fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, renforcement de la filière photovoltaïque… La transition énergétique, c'est «le» dossier écologiste du quinquennat socialiste.

Première étape pour la sénatrice de Seine-et-Marne, par ailleurs farouchement opposée à l'extraction des gaz de schiste, la réforme du code minier. Ce texte né en 1810, retouché une vingtaine de fois depuis, ne correspond plus aux attentes de transparence. D'inspiration libérale, il accorde une licence quasi totale aux détenteurs des permis d'exploration, qu'il s'agisse de gaz, d'uranium, de charbon ou de pétrole. La ministre de l'Ecologie sous Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait tenté d'y toucher après le tollé sur l'exploration sur les gaz de schiste en Lozère, Ardèche et Ile-de-France. «La nouvelle ministre avait très très envie de réformer le code minier»,