Le réveil tardif des modérés de la droite ne doit pas faire illusion : même si le résultat des élections législatives semble leur ouvrir une petite fenêtre d’opportunité, on voit mal comment l’UMP pourrait fonder son projet de reconquête sur un programme dont l’attachement à la rigueur budgétaire et le combat contre l’assistanat seraient les seules composantes. Faut-il rappeler que la campagne de Nicolas Sarkozy, qui reprenait à son compte les priorités de Marine Le Pen, n’a guère empêché l’électorat conservateur de voter pour lui ? A-t-on oublié les enquêtes d’opinion qui signalent qu’une part considérable des sympathisants de l’ancienne majorité souhaite la formation d’une alliance avec le Front national ? N’est-ce pas pour hâter une pareille recomposition de la droite que tant d’électeurs frontistes refusent de reporter leurs voix sur les candidats d’un parti dont les instances dirigeantes rechignent encore à la formaliser ? Bref, en dépit des remords exprimés par les nostalgiques de la droite d’avant Sarkozy, il est à craindre qu’en cas de désaveu d’une présidence «normale» insuffisamment audacieuse, l’alternance à venir permette à une coalition bleue-brune de s’imposer.
Comment en est-on arrivé là ? Toutes les études sérieuses démontrent pourtant que l’immigration ne joue aucun rôle dans les problèmes économiques et sociaux qui affectent la France : en moyenne, les étrangers présents sur le territoire contribuent davantage qu’ils ne coûtent aux finances publiques et ne f