Menu
Libération
Récit

Après Sarkozy, les langues de droite se délient

Article réservé aux abonnés
NKM, Bachelot, Apparu… Des cadres de l’ex-majorité dénoncent aujourd’hui la droitisation de la campagne.
Bourgoin-Jallieu, le 14 février 2012. Nicolas Sarkozy, président de la République, visite l'entreprise Photowatt. (Laurent TROUDE pour Libération)
publié le 27 juin 2012 à 22h26

C'était le dimanche 1er mai, du temps où évoquer une droitisation de la campagne du président candidat vous envoyait en enfer. «On» avait demandé à Rama Yade de monter sur l'estrade du Trocadéro, pour la fête du travail de la droite, et même de faire un discours, entre Nadine Morano et François Fillon. «J'ai dit non, raconte l'ex-secrétaire d'Etat chargée des Sports, Dieu sait si j'adore les discours, mais là, j'allais dire quoi ? "C'est formidable, tout va bien" ? Je ne pouvais pas.» Elle s'était contentée de poser sur la photo de famille devant la tour Eiffel, contemplant la fuite en avant des siens : «Il n'y en avait plus que pour le Front national…» A Toulouse, à la Concorde aussi, Rama Yade était venue «par loyauté» et, disons-le, avec le secret espoir d'un siège de députée. Et là aussi elle s'était tue : «J'attendais que ça se passe.»

«Délai de décence». C'est passé. Sinon pour Nadine Morano, qui continue de clamer que «Marine Le Pen a beaucoup de talent», c'est l'heure de «l'inventaire», de «la reconstruction», pour ne pas dire des règlements de compte. Le «délai de décence» réclamé par la droite après les défaites est écoulé. Chacun révise ses «valeurs» à l'aune du congrès UMP de novembre, et sort les couteaux. Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-porte parole de la campagne et candidate à la présidence du parti, lance dimanche soir sur Canal + :